antisémitisme, antisionisme, Médias et conflit israélo-palestinien

UN POGROM DANS L’ETAT D’ISRAËL

Depuis lundi, 1800 roquettes ont été lancées contre Israël depuis la Bande de Gaza. La ville mixte de Lod en Israël a été le lieu d’attaques des Juifs par les résidents arabes ce 12 mai 2021. Les attaques se multiplient et l’état d’urgence a été décrété pour protéger les populations juives.

À Lod, il semble que les émeutiers viennent en masse en cars de Jérusalem. Un soldat de passage dans une rue de Jaffa a également été tué et s’ajoutent aux 7 morts israéliens.

Sans surprise, ces attaques ont été présentées comme « émeutes intercommunautaires » par les médias français qui recopient le communiqué de presse officiel de l’AFP. Les médias français pratiquent le retournement causal en présentant presque systématiquement la réplique militaire israélienne en premier et en ne précisant que dans un second temps qu’il s’agit d’une réplique à une attaque. Certains sont même allés jusqu’à présenter le lynchage d’un conducteur israélien par des Arabes comme une attaque israélienne…

Une question se posera rapidement : que diront les défenseurs des jihadistes palestiniens quand les Juifs en France seront attaqués ? Quand les manifestations organisées en France dégénéreront ? Que diront « Ces universitaires qui prêchent la haine de la police », ces intellectuels qui hurlent à l’islamophobie et excitent les populations des banlieues à l’émeute quand une intifada similaire éclatera en France ?

Nous publions ci-dessous le témoignage du sociologue Shmuel Trigano paru sur JForum

Shmuel Trigano

Ce que j’ai vu à la télévision israélienne avant hier et hier ne me quitte pas un instant. Jamais je n’aurais cru que je verrai un pogrom anti-juif se produire dans l’État d’Israël souverain, dans le pays créé par le sionisme. Jamais je n’aurais pensé être envahi d’une angoisse archaïque, celle dont nous avons hérité de nos ancêtres dans les pays arabes, celle qui a étreint physiquement et moralement l’adolescent que j’étais en Algérie quand l’État français a abandonné un million de ses citoyens à la tourbe lyncheuse qui s’apprêtait à les assaillir, une menace si puissante et un abandon du pouvoir si grand que cette énorme population s’est volatilisée  en une quinzaine de jours, en une sorte de foudroyant nettoyage ethnique laissant derrière elle les cent vingt mille Harkis et des milliers de Français promis à une mort certaine, et dont le sort fut scellé réellement au lendemain du jour fatidique de l’Indépendance…

En entendant en direct à la télévision les témoignages des habitants juifs de Lod, j’ai cru revivre ces deux jours funestes de fuite éperdue qui ont détruit ma vie d’avant. Des « petites » choses qui émanent des témoignages de Lod me plongent dans des souvenirs charnels : la voisine qui indique aux émeutiers, en quête de destruction, l’adresse de ses voisins juifs ; le voisin qui dit à une locataire juive que ce soir verra sa fin, autant de comportements vécus il y a 60 ans.

Dans toutes les villes de population mixtes de semblables scènes de violence anti juive se sont produites : Lod, en premier, Yafo, Akko, Haifa, Ramleh, Jérusalem et jusqu’au Negev où les Bédouins ont détruit un grand nombre de lampadaires sur une route d’accès à la ville d’Arad faisant obstacle à toute circulation sous une pluie de pierres.

A Lod, les dégâts sont considérables : un grand nombre de voitures, un musée, des magasins, le mobilier urbain ont été incendiés, autant de stations dans le parcours systématique de la ville par des groupuscules d’émeutiers en quête de Juifs à attaquer et de maisons à bruler. Des scènes de fin des temps nous montrent un quarteron de policiers exfiltrer des familles juives entières qui n’ont pu emporter de chez elles que le strict nécessaire, pour fuir avant d’être attaquées, voire tuées, laissant leur appartement à l’encan pour le retrouver saccagé à leur retour ; scènes de Juifs emportant leur Sifre Torah pour qu’ils ne soient pas brûlés comme le sera leur synagogue.

Et pire que tout, la police qu’on appelle et qui ne répond pas et ne vient pas malgré les appels répétés. On a pu entendre en direct le poignant appel au secours du maire de Lod à la police, à l’armée. Sans réponse. Il n’y a rien de pire que ce sentiment d’abandon, cette exposition à une mort possible qu’on attend sans ne pouvoir rien faire. Ce sentiment ne m’a jamais quitté depuis l’exode d’Algérie. Et voir tout cela aujourd’hui ravive une expérience vécue dans ma chair.

C’est une guerre de religion qui se mène :trois synagogues, un Beit Midrach incendiés, le mufti de la mosquée encourageant les émeutiers à partir à l’assaut des Juifs, le cimetière juif de Ramleh incendié… Les Juifs sont clairement attaqués au cri de guerre du djihad « Khyber O Juifs, l’armée de Mohamad est de retour », « Allah Akar », « Nous rédimerons la mosquée El Aqsa »…

Tout avait commencé quelques jours auparavant : des Juifs étaient agressés et battus par des Arabes : un rabbin à Jaffa, un jeune enfant ultra-orthodoxe dans le tramway de Jérusalem (dont le film a fait le tour des réseaux sociaux), des passants juifs agressés en se rendant au Mur dans la vieille ville, sans raison, si ce n’est qu’ils avaient des signes les identifiant comme Juifs. Les gens qui ont vécu dans les pays arabes savent que le Ramadan est un mois dangereux pour les non musulmans, durant lequel ils étaient souvent victimes de violences, sinon plus. Mais que la situation des pays arabes d’antan se reproduise dans l’État d’Israël, cela restait pour moi inimaginable. Si les drapeaux Palestiniens de l’OLP flottaient parmi la foule lyncheuse des manifestants arabes israéliens, au moment même où le pays dont ils sont les citoyens égaux, est attaqué par l’ennemi, le facteur djihadique de leur violence reste décisif. Tout est parti en effet de Jérusalem où le Hamas a voulu s’illustrer pour emporter l’adhésion des masses au moment même où le chef de l’Autorité palestinienne (du Fatakh et pas du Hamas) annulait une énième fois les élections, en provoquant des émeutes et en faisant courir le bruit que « les Juifs profanent El Aqsa » ou « ils mettent le feu à El Aksa » ; « ils vont monter sur ‘‘l’esplanade des mosquée’’, autant de mensonges très classiques (qui ont toujours enflammé les émeutes à Jérusalem). Il n’en fallait pas plus pour provoquer l’embrasement attisé par les autorités religieuses, le Mufti, les députés arabes de la Knesset, les islamistes israéliens. Aucun appel au calme des instances musulmanes israéliennes, des députés des listes arabe et islamique, une attitude qui montre bien de quel côté ces partis se tiennent derrière leurs discours trompeurs.

Que se passera-t-il ce soir ? Il circule quantité d’armes illégales dans le secteur arabe. Mais aussi à quoi ressemblera la société israélienne de demain ?

La guerre pour Jérusalem a-t-elle commencé ?

3 réflexions au sujet de “UN POGROM DANS L’ETAT D’ISRAËL”

  1. Ce qui se passe en Israël est la preuve que l’islam est la plus néfaste des religions. Grattez le verni, le naturel revient au galop. Je suis Français de France et j’assiste avec horreur à la mise en place du théâtre de l’horreur, dont la pièce principale se jouera quand mes petits enfants auront mon âge. Depuis 40 ans des politiciens criminels, avides du pouvoir et de fric laissent faire. Le pire de tous, Macron, est au pouvoir. Courage à Israël qui saura bien se défendre.

    J’aime

    1. Merci de votre commentaire. Pour que nous petits enfants vivent dans un monde libre, il faut surtout assurer la transmission. Cela devient difficile, car la réactionnaires prétendent être progressistes et adoptent le discours de bienveillance et de tolérance. Il faut démonter cette propagande plus sophistiquée que celle qui a été vulgairement propagée dans les pays franchement totalitaires. Israël est un front occidental qui permet de voir comment agissent les ennemis de la démocratie. Lod et Ramleh viendront dans nos banlieues si les hommes politiques, les médias et les institutions d’état ne se réveillent pas.

      J’aime

Laisser un commentaire