Culture, identité

Golda Meïr, vue par quelques admirateurs, témoins, critiques et amis.

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/toute-une-vie/golda-meir-1898-1978-de-l-ideal-socialiste-a-la-real-politique-israelienne-7072414

Une très belle émission, proposée par Elodie Maillet, journaliste de France Culture. Je suis vraiment ravie d’être sollicitée pour y participer. Mieux qu’aucune femme, Golda Meïr incarne la liberté, la détermination, et surtout l’amour de son peuple, ce peuple auquel elle a consacré toute sa vie. L’émission rend bien compte du fait que Golda ne fût pas appréciée de tous en Israël. Malheureusement, le format de l’émssion ne permet pas d’aborder tous les sujets évoqués en profondeur, en particulier, la guerre du Kippour dont les pertes étaient imputées au gouvernement de Golda Meïr et les rapports houleux avec le mouvement social contestataire « Panthères noires israéliennes ».

Une précision importante s’impose: il est dit sur la page de présentation de l’émission que Golda était de culture russe et américaine. Ce n’est pas exact, elle n’était pas de culture russe, car d’une part elle ne parlait pas le russe, (sa langue maternelle fut le yiddish), et d’autre part, elle a découvert la littérature russe aux Etats-Unis. Ambassadrice à Moscou, elle avait besoin d’un traducteur pour communiquer avec les Russes. Sa fameuse conversation avec Polina Zhemchuzhina, la femme de Molotov s’est tenue en yiddish. Par ailleurs, Golda rapporte une scène désagréable qui s’est tenue entre elle et Ilya Erenburg, (écrivain et journaliste sovitéique, juif lui-même, auteur avec V. Grossman du Livre Noir) lors d’une réception chez un haut fonctionnaire soviétique.

« Ehrenburg était complètement ivre – on m’a dit que ce n’était pas rare chez lui – et s’est montré agressif dès le début. Il s’est adressé à moi en russe.

-Je ne parle pas russe, malheureusement », ai-je répondu. – Parlez-vous anglais ?

Il m’a jeté un regard et m’a répondu :

-Je déteste les Juifs nés en Russie qui parlent anglais.

– Et je plains les Juifs qui ne parlent pas l’hébreu ou au moins le yiddish ».

Bien sûr, les gens ont entendu cela, et je ne pense pas que cela ait renforcé leur respect pour Ehrenburg ».

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