antisémitisme, antisionisme, Argumentation, genres du discours et propagande, imposture

Le lexique, le dispositif discursif et les idéologies totalitaires

  par Yana Grinshpun

La langue et le discours ont toujours été au cœur de toutes les idéologies, et surtout les idéologies totalitaires. Depuis le premier grand bouleversement européen, la Révolution Française, les tentatives de faire correspondre le monde à l’idéologie  dominante passaient par le travail sur la langue et ses usages.

Le XX siècle a été plus que d’autres marqué par le sceau d’idéologie linguistique qui débute avec la Révolution bolchevique. Les réformes linguistiques soviétiques visaient d’abord  l’annihilation de la mémoire historique du monde qu’il fallait faire disparaître à tout prix, physiquement et surtout  linguistiquement. Selon le marxisme-léninisme, le prolétariat ne pouvait pas utiliser la langue de ceux qui étaient à tous jamais déclarés comme les oppresseurs : les aristocrates, les bourgeois, les capitalistes, les industriels, en gros, les ennemis des travailleurs opprimés. Ces réformes consistaient à un véritable travail sur le lexique de la langue et sur l’orthographe. Dans l’article « La latinisation de l’écriture russe » publié en 1930, A. V. Lunačarskij, le premier commissaire à l’instruction communiste rapporte sa conversation avec V. I. Lenin, d’où il découle que pour ce dernier, le plus important était d’effectuer rapidement n’importe quelle réforme susceptible de montrer la rupture avec la culture d’avant.

« Si nous ne menons pas les réformes nécessaires, ce sera très mauvais, car c’est par ce biais, tout comme par la mise en place du système métrique et du calendrier grégorien, que nous devons immédiatement montrer que nous avons liquidé les vestiges des temps anciens » .

L’idée essentielle étant que la révolution dans les choses ne va pas sans la révolution dans les mots. Le pouvoir sur le monde passe par le pouvoir sur la langue. Or, le marxisme-léninisme était à l’origine de la création du monde nouveau et de l’homme nouveau. Marx croyait qu’après la victoire de la révolution prolétarienne les différences de classe, de race, de religion allaient disparaître. Pour qu’il n’y ait pas d’exploitation, il ne fait pas qu’il y ait la moindre différence entre les gens. Toutes les différences doivent être liquidées, abolies ainsi que doivent être oubliées les racines et les appartenances. Par exemple, si les paysans étaient attachés à la terre, il fallait la leur exproprier et s’ils résistaient, il fallait s’en débarrasser au nom du monde meilleur. Pour que ce projet aboutisse, et le monde nouveau advienne, il fallait faire disparaître l’ancien monde et par conséquent, l’ancien parler. Le langage nouveau envoie aux oubliettes le passé, sa culture, ses idées, sa rhétorique. En interdisant l’usage de certains mots et en en inventant d’autres, en changeant leur sens, en les désementisant, on procède à la déculturation des individus en déclarant vouloir créer une culture nouvelle, pure de toute réminiscence  historique

C’est ainsi qu’après l’expropriation de leurs biens, l’extermination de toute la classe indésirable des enracinés,  après l’extermination de la paysannerie russe, la novlangue soviétique a inventé le nom « kolkhoz », un mot composé de « collectif » et  « exploitation agricole » : tout appartient à tout le monde,  et rien n’appartient à personne, il n’y a plus de propriété privée.

Personne n’avait plus le droit d’être désigné par un terme d’adresse personnalisant : (Madame, Mademoiselle, Monsieur ont été proscrits et étiquetés comme les résidus bourgeois) au profit de seul « camarade ». Ainsi, à la place de gospodine/gospoja correspondant respectivement aux Madame/Monsieur du français est venu tovaritsch (camarade) qui, par ailleurs, abolit la différence entre les sexes. Le paradis du féminisme, en somme. Quelques années plus tard, cette forme d’adresse  connotée politiquement, puisqu’elle désignait entre autres un camarade de Parti, a cédé la place au terme plus neutre (citoyen) grajdanine.  Rappelons que ce même terme a été privilégié pendant la révolution française. Mais, après quelques années d’usage, l’utilisation de ces termes est devenue à son tour très marquée puisqu’elle s’est réduite aux usages dans des milieux carcéraux.  On le lit par exemple dans les mémoires de Nathan Scharansky, un grand opposant au pouvoir communiste, sioniste et militant pour les Droits de l’Homme,  qui a passé 9 ans au Goulag. (Fear no Evil/ N’aie pas peur du mal). Ce terme a alors été surtout utilisé par des prisonniers quand ils s’adressaient à un représentant de l’ordre. Au vu de cette connotation carcérale du terme citoyen, son usage général a été abandonné, mais cette fois-ci ni les locuteurs du russe ni les directives du Parti n’y ont proposé aucune alternative. Ainsi, depuis plusieurs dizaines d’années, en langue et en usage russes, il existe un vide appellatif. 

Certains pages du roman d’Orwell résument parfaitement l’idée de la destruction de la langue :

« Nous sommes en train de donner à la langue sa forme définitive, celle qu’elle aura quand plus personne n’en parlera d’autre. Quand nous en aurons fini, les gens comme toi devront tout réapprendre. Tu crois sans doute que l’essentiel de notre tâche est d’inventer des mots. Mais pas du tout ! Nous détruisons des mots, au contraire, par dizaines, par centaines, tous les jours. Nous dégraissons la langue jusqu’à l’os ».

Le roman, publié en 1949, s’inspire des totalitarismes de la première moitié du XX siècle : national-socialisme et marxisme-léninisme. Mais il peut être considéré aussi comme un ouvrage qui augure les régimes à venir avec leur novlangue qui obéit aux mêmes procédés de destruction, de désementisation des mots, de création de concepts flous qui permettent de mal nommer, de nommer de façon à ce que le mot soit saisi à rebours de la façon dont il devrait être saisi. Ceux qui résistaient, terminaient derrière les barreaux, en prison, au Goulag ou disparaissaient sans laisser de traces.

Victor Klemper, l’auteur d’une œuvre capitale sur la langue du nazisme,  Lingua Tertii Imperii, remarque que le nazisme n’a pas inventé beaucoup de mots nouveaux, il n’a fait qu’en modifier la valeur et les a employés plus fréquemment en un jour que d’autres époques en une année. Le procédé de désementisation et de resementisation des mots est une constante de tous les discours idéologiques.

Trois mots pris dans les idéologies différentes illustrent ce travail de destruction du sens et l’attribution du sens nouveau aux mots. Il faut avoir à l’esprit que si le sens des mots revient à la langue, leur référence, ce à quoi les mots renvoient dans la réalité, revient à celui qui les utilise, son statut, sa légitimité et son pouvoir.

Le mot « мир » en russe signifie « paix »,  par exemple c’est au nom de la « paix » que le pacte secret entre Molotov et Ribbentrop a été conclu. Ce pacte  germano-soviétique comportait un protocole qui permettait de repartir entre l’Allemagne et la Russie l’annexion de certains pays, les pays baltes, la Bessarabie (la Moldavie actuelle) et la Finlande. Tout de suite après la guerre l’ex URSS a utilisé le slogan la lutte pour « la paix  dans le monde entier » comme la lutte contre l’Occident. Au début des années 80, les militants européens ont exigé que les roquettes américaines soient retirées de l’Europe. L’Union Soviétique a joint sa voix  officielle à ces demandes, alors que les vrais militants pour la « paix » en Europe qui demandaient que l’URSS cesse sa politique interventionniste en Tchécolsovaquie, en Hongrie, en Pologne et Roumanie étaient jetés en prison, torturés et fusillés au nom de la paix.

Le grand slogan soviétique de cette époque était « la paix au monde ».

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C’est aussi le prix de la paix qui est octroyé à Yasser Arafat, responsable de nombreuses attaques terroristes dans le monde et en Israël, qui ont ôté des centaines de vies, surtout les vies juives et israéliennes. 

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Le mot «Juif» utilisé par la propagande Nazi. Ce mot ne réfère pas à un individu appartenant à une ethnie (le nazisme parlait des « races »), ni à une religion, ni à une culture, ni à une tradition, ni à une histoire. Pour Hitler, qui expose en détail sa vision du Juif (l’emploi de l’article défini singulier est important !) dans Mein Kampf, le Juif est une figure allégorique de la pourriture, de la contagion, de la peste, de la vermine. « Petit Juif » et « peste noire » sont deux expressions qui renvoient au même concept de l’ennemi absolu à exterminer, un mélange du mépris et de la panique devant une maladie mortelle désignée par le mot « Juif ». Le Juif est un équivalent du diable. Il est écrit sur les panneaux de la section d’assaut nazie SA (la Sturmabteilung) « Celui qui ne connaît pas le Juif ne connaît pas le diable ». Le Juif –au singulier et non pas au pluriel comme l’allégorie personnifiée du mal.

Le mot « sionisme » et l’adjectif « sioniste » sont utilisés depuis des décennies comme des invectives en français. Dans l’esprit des utilisateurs qui ne sont pas familiers avec la culture politique, le sionisme s’associe avec les concepts idéologiques chargés du sémantisme négatif: le colonialisme, le nationalisme, l’exclusion, l’identité. La charge sémantique négative que le mot « sionisme » a reçu depuis quelques décennies, s’explique par la prépondérance de l’idéologie post-nationale, qui apparaît après la seconde guerre mondiale, et pour laquelle l’identité nationale forte incarne l’agression et la destruction pour la génération post-guerre. Israël, le fruit des aspirations et des actions des sionistes est devenu pour cette idéologie l’expression la plus avancée de l’identité nationale et donc l’ennemi principal dont l’existence contredit les doctrines dominantes dans le monde intellectuel français. Le sionisme se définit comme le mouvement d’indépendance nationale du peuple juif. Il n’a pas d’autre essence que celle-ci. Comme le décrit Georges-Elia Sarfati, «Le sionisme est une réplique organisé à la judéophobie indissociable de l’histoire de la présence juive parmi les nations. Depuis ses débuts, le mouvement sioniste se régla sur le principe d’auto-détermination, selon lequel le peuple juif ne devait plus être objet de l’histoire – mais qu’il devait devenir le sujet de sa propre histoire ».

Or, pour un locuteur lambda, nourri quotidiennement par le récit construit de toute pièce par les médias et par le discours politique français, le sionisme renvoie à l’idéologie raciste, séparatiste, identitaire, dangereuse. Ils tiennent ces croyances de ce que de ce que Josiane Sberro (2014) appelle « la fabrique du mensonge ». Aidés par les médias ainsi que par les ONG financés par l’Europe, par les nouveaux historiens post-sionistes -dont la pseudo-scientificité, les mensonges et les thèses fantaisistes ont été démontrés par de nombreux savants israéliens, français, anglais et américains (Trigano, Sh. Sarfati, G.-E. , Hadas-Lebel, M. , Spencer, Ph., Dershcowitz, A., Wistrich, R, Taguieff, P.A, ) -très en vogue tant chez la gauche que chez l’extrême droite française, les citoyens français qui ne s’intéressent pas vraiment à l’histoire, à la politique ni à la linguistique, répètent  ce que leur inculque le discours médiatique qui matraque les maîtres-mots  associés au sionisme et dotés de sèmes négatifs : colonies, occupation, annexion, colonies, occupation, annexion. Il a été montré maints fois dans les travaux des analystes du discours (R. Koren, Sarafti, G.E.), des historiens (Poliakov, L. Taguieff, P.A., Bartel, I.) , sociologues (Trigano, Sh.), philosophes (Jankelevitch, V., Bar-Zvi, M.) que la colonisation européenne n’a strictement rien à voir avec la présence des Juifs à la terre qu’ils possèdent symboliquement depuis 30 siècles (voir Sibony, D.), qu’Israël n’est pas une métropole , que les « colonies » sont les terres où des Juifs vivent et qui ont toujours été juifs historiquement  et symboliquement. Le mot même de « Palestine », plaqué par l’empereur Hadrien en 135 sur la Judée pour effacer toute trace de la présence juive et qui désigne aujourd’hui un peuple inventé par la rencontre de deux propagandes : soviétique et panarabe (voir Trigano, Sh.  et Szlamowicz, J. ) est le plus clair témoignage de la fraude historique cautionnée par l’Europe et exploitée aujourd’hui par les racistes et antisémites, comme PIR ou comme l’extrême droite française incarnée surtout par A. Soral, Th. Meyssan etc. 

On voit que tout fonctionne comme dans la magie, les mots n’ont plus de sens, ils ont un pouvoir, un pouvoir inversement proportionnel à leur sens initial. Ces exemples montrent qu’une idéologie peut reprendre à son compte les termes usuels, mais en leur assignant un sens qui sort de l’usage commun.

Les idéologues croient souvent qu’avoir le pouvoir sur les mots signifie avoir le pouvoir sur les choses.

Orwell, dans son roman, met en scène un personnage (Winston) torturé par l’intellectuel du Parti O’Brien.

O’Brien dit à Winston :

« Nous contrôlons la matière parce que nous contrôlons l’esprit…. Rien n’existe en dehors de la conscience de l’homme ».

Winston lui rappelle l’existence de l’histoire, des étoiles, des fossiles, des réalités qui existent indépendamment de la conscience et de l’idéologie. Ce à quoi O’Brian répond que ce sont des mensonges. La réalité, selon ce représentant du régime, existe dans l’esprit de l’homme, mais pas n’importe quel homme. Car l’individu lambda peut se tromper. La vérité existe dans l’esprit de l’homme du Parti qui possède le cerveau façonné par le Parti, cerveau collectif et immortel. Tout ce que le Parti tien pour vrai est la vérité.

La même remarque à propos de la Langue du Troisième Reich, la LTI, qui incarne le pouvoir nazi, a été  faite par Victor Klemperer. Ce philologue a laissé à la postériorité une œuvre magistrale ; le journal où il notait tous les jours le changement de la langue allemande façonnée à l’image du Parti Nazi. Voici ce qu’il écrit :

« J’observais de plus en plus minutieusement la façon de parler des ouvriers à l’usine, celle des brutes de la Gestapo et comment l’on s’exprimait chez nous, dans ce jardin zoologique des Juifs en cage. Il n’y avait pas de différence notable. Non, à vrai dire, il n’en avait aucune. Tous, partisans et adversaires, profiteurs et victimes, étaient incontestablement guidés par les mêmes modèles. Je tentais de me saisir  de ces modèles et, dans un certain sens, c’était excessivement simple, car tout ce qu’on imprimait et disait en Allemagne était entièrement normalisé par le Parti, ce qui d’une manière quelconque déviait de l’unique forme autorisée ne pouvait être rendu public ; livres, journaux, courriers administratifs et formulaires d’un service-tout nageait dans la même sauce brune, et par cette homogénéité absolue de la langue écrite s’expliquait aussi l’uniformité de la parole. » 

Et plus loin

« Le nazisme s’insinua dans la chair et le sang du grand nombre à travers des expressions isolées, des tournures, des formes syntaxiques qui s’imposaient à des millions d’exemplaires et qui furent adoptées de façon mécanique et inconsciente ».

Dispositif discursif

Toute parole idéologique s’inscrit dans un dispositif discursif dans lequel elle se déroule. Ce dispositif participe du conditionnement des utilisateurs de la langue.  Le dispositif comprend le choix du lieu dont on parle, du temps et du contexte socio-historique. Le dispositif idéologique fait toujours appelle à la doxa. Hitler utilisait pour ses discours les décors gothiques (qui renvoyaient au romantisme allemand): il parlait souvent à la tombée du jour, entouré de flambeaux, d’un ton vociférant, avec beaucoup d’enthousiasme, utilisant le lexique très réduit, toujours le même, car le matraquage est important, recourant aux slogans. D’une part, ce dispositif permettait de «construire » le passé archaïque de la nation forte, puisant son énergie dans la posture militaire du guide ( il s’appelait Tambour), et de l’autre il devait impressionner, rallier et intimider.

Aujourd’hui, on trouve les ouvrages de la propagande sous forme de BD: Momo de Palestine en est un bon exemple.  Une BD crée de la convivialité, présente l’idéologie sous une forme ludique et drôle.  Accessibles à tous, le récit de la bande dessiné se veut une fiction, mais une fiction pédagogique. Le petit Momo qui meurt devant un tank israélien  et qu’on pleure collectivement dans les écoles qui portent le nom des enfants  juifs déportés mais où il n’est pas bon de s’appeler Elia ou David n’est pas juste un personnage de fiction. C’est une figure de la psychose collective qui prend des mots pour des choses. Le Momo du BD a été bien vengé par Mohammed Merah qui a tué les enfants juifs « parce que ces mêmes Juifs tuent en Palestine ». 

Conclusion

V. Klemperer raconte comment dans son groupe d’usine où il travaillait avec d’autres Juifs, certains se mettaient à utiliser la langue qui les réduisait à l’état non-humain d’abord par raillerie ensuite en en faisant leur deuxième nature. La prise à son compte de la langue idéologisée était, selon Klemperer, le symbole de la soumission. Nathan Charanski dit la même chose dans son livre qui raconte l’histoire de son emprisonnement et son combat quotidien contre le KGB Fear no Evil : (N’aie pas peur du Mal). Ce phénomène, l’appropriation de la langue des idéologies dangereuses à son compte est le premier signe de la reddition de l’esprit critique et de la peur d’analyse. On le voit aujourd’hui avec les mots comme « islamophobie », « racisme », « colonialisme », «anti-sionisme », « multiculturalisme », « vivre-ensemble », « appropriation culturelle ». Ce sont les mots, qui sonnent bien, qui relèvent de  l’ordre morale pluraliste et démocratique et qui sont plaqués sur des réalités très différentes et qui relèvent des idéologies dangereuses utilisées de façon à disqualifier toute pensée critique au nom de la morale et de la paix et de l’universalisme.

« Les mots peuvent être comme de minuscules doses d’arsenic : on les avale sans y prendre garde, ils semblent ne faire aucun effet, et voilà qu’après quelque temps l’effet toxique se fait sentir » dit Victor Klemperer.

Bibliographie indicative:

Bar-Zvi, M. (2019), Philosophie de l’antsémitisme. Paris: Les Provnciales.

Charansky, N. (1989)  Fear no evil.  The classic memoir of one man’s triumph over a police state,  New York:  Vintage Books.

Klemperer, V. (1975:1996) LTI, la langue du III Reich, Paris: Albin Michel.

Orwell, G. (1950) 1984, Paris: Gallimard.

Sarfati, G. E. (2002) L’antisionisme, Paris: Berg international.

Sibony, D.,  (2004)  L’énigme antisémite , Paris: Seuil.

Taguieff, P. A. (2010) La nouvelle propagande antijuive, Paris : PUF.

Trigano , Sh. (éd) (2014)  Qu’est-ce qu’un acte antisémite? Pardès  n°55, in Press

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